Le rôle crucial des avocats dans le maintien de la démocratie et de la liberté - G-Group

L'avocat et le client 

Porter cette robe d’avocat est un honneur. L’honneur aussi que la société nous consent, par la confiance qu’elle nous témoigne. 

Imagine-t-on le jeu de la justice sans que les avocats interviennent ? Pourrions-nous supporter un Etat tout-puissant, totalitaire, prêtre exclusif de l’intérêt général, sans que les individus, vous et moi, puissions nous défendre ? Exister ? 

Le rouleau compresseur de la société n’est admissible que s’il existe des contre-pouvoirs. Un procès au pénal, c’est tout le pays contre un homme. Seul. Le législateur ne s’y est pas trompé. Il n’existe pas d’exemple ou la démocratie ait survécu quand on avait supprimé les avocats. Ils sont les points d’ancrage des libertés individuelles.

N’est-il pas vrai que si l’Etat est nécessaire, il est préférable que, somme toute, nous ayons à subir le moins d’Etat possible ?

Dans chaque procès, chaque fois qu’il y a des poursuites, c’est le Procureur du Roi qui les exerce. Il est, dit-on, l’officier du ministère public. Il est l’avocat de la société. C’est pourquoi on l’appelle, devant les cours, l’Avocat Général. Quand il n’est pas général , l’avocat est seul. Il est là pour un homme. Pour une cause. Pour une défense. Pour une confession, le plus souvent. Pour un mystère. Pour l’impossible, ou même pour être l’avocat du diable.

C’est que, voyez vous, cet avocat n’est pas n’importe qui. Il porte la même robe que le procureur, la même robe que le président de la cour. Les costumes sont identiques. Le rang est le même aussi, malgré la déférence que, techniquement, nous manifestons aux magistrats. Le plus souvent, ils nous la rendent. Question de qualité.  C’est aussi que l’avocat est le seul qui, au plan de la loi, en exécution de celle-ci, ait le droit de se dresser aux côtés d’un individu pour dire au Procureur du Roi : « Non, monsieur le Procureur du roi. Non, monsieur l’Avocat Général. » Et les cours et tribunaux d’apprécier les moyens des uns et des autres. Car M. le Procureur du Roi ou M. le Procureur Général ou M. l’Avocat Général sont, je dis « simplement » avec tout le respect que je leur dois, les représentants de celui que la Constitution a désigné pour incarner le pays : le chef d’état.

On ignore le plus souvent que l’avocat est ainsi celui qui, revêtu de la même robe que ce « Procureur », a le droit de dire non au chef d’état. C’est à ce titre que l’avocat est le seule rempart de la véritable démocratie. Que, dans le système, il incarne la défense de l’individu. Que son combat de tous les jours est celui de la liberté.

Xavier Magnée
Master en Droit Européen
Mentor